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Entretien avec Martin Deville : le goût de l’effort, la passion de la performance

  • Photo du rédacteur: asmf
    asmf
  • 5 mai
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 mai

À quelques jours de sa participation aux World Series de natation handisport, Martin Deville, licencié à l’ES Massy, nous a accordé un entretien pour revenir sur son parcours, son approche de la compétition, et la rigueur qui structure sa pratique. Portrait d’un athlète discret mais déterminé.


Martin Deville aux Para Swimming World Series de Paris, Mai 2025
Martin Deville aux Para Swimming World Series de Paris, Mai 2025

À la suite de ta dernière compétition à Saint-Brieuc, tu as été qualifié pour participer au World Swimming du 2 au 4 mai prochain. Comment te prépares-tu psychologiquement pour cet événement ?

Je l’envisage comme une compétition comme les autres. Je vais simplement davantage essayer de me dire que je suis un outsider et que je n’ai rien à perdre, tout à prouver. C’est une posture qui m’apporte beaucoup de sérénité à l’approche de la compétition, tout en générant de la motivation à l’entrainement.


Où t’entraînes-tu, et combien d’heures par jour ou par semaine consacres-tu à l’entraînement ?

Je m’entraine 3 fois par semaine à l’ES Massy, avec les masters valides qui ont un niveau assez homogène au mien. Le reste du temps je m’entraine sur des créneaux publics dans des piscines proches de chez moi (Clamart, Antony …). J’essaie de maintenir un volume d’entrainement supérieur à 5h/semaine, qui peut monter à 10h/semaine selon les échéances et mes contraintes extérieures. J’ai tendance à faire des séances plutôt courtes, entre 1h et 1h30.


"L’objectif a toujours été le chrono, nager plus vite qu’à la compétition précédente."

Comment abordes-tu cette compétition ?

J’essaie de ne pas songer aux enjeux. Depuis que j’ai commencé la compétition, je n’ai jamais pensé aux classements ou aux médailles, qui dépendent des autres compétiteurs : l’objectif a toujours été le chrono, nager plus vite qu’à la compétition précédente. Pour les world-series c’est le même objectif, battre mes records personnels. Indépendamment des classements qu’ils donnent, j’en serai satisfait si je les améliore.


"Généralement le simple effort de visualisation du plot, de la procédure du départ, du starter suffit à générer un bon stress nécessaire à se préparer psychologiquement à l’effort"
"Généralement le simple effort de visualisation du plot, de la procédure du départ, du starter suffit à générer un bon stress nécessaire à se préparer psychologiquement à l’effort"

Quelles sont tes nages de prédilection ?

J’aime beaucoup les courses de nage libre (crawl), spécialement le 100m. J’essaie également de progresser sur 400m nage libre, où la marge de progression est plus importante. Sur des plus courtes distances j’apprécie les sensations qu’offre le papillon.  


Comment te concentres-tu avant une épreuve ?

Généralement le simple effort de visualisation du plot, de la procédure du départ, du starter suffit à générer un bon stress nécessaire à se préparer psychologiquement à l’effort. J’ai plutôt tendance à chercher le stress qu’a l’éviter, il a un effet positif sur moi.


Quels sont tes objectifs futurs ?

A l’approche des compétitions, j’essaie d’envisager seulement la compétition à venir. Par exemple sur ces World Series, j’ai fixé comme objectif primaire une qualification en finale du 400m Nage libre. Après je pense aussi aux minimas pour les championnats du monde de Singapour, mais l’objectif est déjà beaucoup plus ambitieux. A plus long terme j’espère avancer sur ma courbe de progression et continuer à alimenter ce goût de l’effort.



"J’ai plutôt tendance à chercher le stress qu’a l’éviter, il a un effet positif sur moi."

Qu’est-ce qui t’a amené(e) à faire de la natation en compétition ?

Chez les valides, j’ai toujours nagé plus ou moins sérieusement. J’ai commencé la compétition chez les minimes et les cadets puis j’ai continué avec le triathlon en compétition jusqu’à 17 ans. J’ai eu un accident de ski à 19 ans qui m’a ouvert la porte du monde de la compétition handisport et j’ai eu l’envie de prendre de nouveaux repères; de me mesurer à d’autres nageurs.


Quels seraient tes conseils pour un nageur qui souhaite se lancer dans la compétition ?

Le plaisir est absolument central. La natation peut être suffisamment ingrate quand on passe beaucoup de temps dans les bassins. A mon avis, la performance ne peut être qu’une conséquence du plaisir et de l’envie, donc je dirais qu’il faut chercher le plus possible à rendre l’entrainement ludique. Le goût de l’effort peut découler de cela, et c’est ce qui rendra la compétition évidente pour qui veut se mesurer aux autres. Je dirais aussi qu’il ne faut pas forcément se focaliser sur la performance au départ, on peut faire la course avec n’importe qui du moment que le niveau est homogène.


"A mon avis, la performance ne peut être qu’une conséquence du plaisir et de l’envie, donc je dirais qu’il faut chercher le plus possible à rendre l’entrainement ludique."
"A mon avis, la performance ne peut être qu’une conséquence du plaisir et de l’envie, donc je dirais qu’il faut chercher le plus possible à rendre l’entrainement ludique."

Aucun besoin d’avoir des enjeux importants pour se sentir grisé par la compétition, les règles seront toujours les mêmes : toucher le mur le premier.






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